Vous hésitez à commander ce canapé design à prix cassé sur Sklum, mais quelque chose vous retient. Vous avez parcouru leur site, admiré les photos léchées, presque cliqué sur « acheter ». Puis vous avez tapé « Sklum avis » sur Google, et là, la douche froide. Des centaines de témoignages catastrophiques, des clients qui attendent leurs meubles depuis des mois, d’autres qui reçoivent des articles abîmés. Pourtant, certains semblent ravis. Alors qui croire ? Nous avons épluché les milliers d’avis disponibles sur Trustpilot, Avis Vérifiés et les forums pour vous dire ce qui se cache vraiment derrière cette enseigne espagnole de mobilier low-cost.
Dans cet article :
ToggleLa note Trustpilot : 3,6/5 qui cache une réalité clivante
Sur Trustpilot, Sklum affiche une note de 3,5 étoiles sur 5 avec plus de 233 000 avis recensés. À première vue, ça passe. Mais creusons un peu. Derrière ce chiffre moyen se dessine une polarisation extrême qui en dit long sur l’expérience client réelle. D’un côté, 48% des clients attribuent la note maximale de 5 étoiles, ravis de leurs achats et du rapport qualité-prix. De l’autre, 29% déposent un avis 1 étoile, furieux des retards, des produits endommagés ou du service client fantôme.
Cette bipolarité traduit une loterie : tout dépend du produit commandé, du transporteur qui prend en charge votre colis, du stock disponible au moment de l’achat. Certains reçoivent leur commande rapidement, en parfait état, et ne comprennent pas les critiques. D’autres vivent un cauchemar qui s’étire sur des mois. Quand on compare avec d’autres plateformes d’avis, le verdict se corse. Sur Avis Vérifiés, Sklum dégringole à 1,6/5 avec 79% d’avis négatifs sur plus de 8 000 témoignages. Sur ÀmonAvis, la note stagne autour de 3/5. Comment expliquer un tel écart ? Trustpilot concentre probablement davantage de clients satisfaits qui prennent le temps de laisser un avis positif, tandis que les déçus se tournent vers d’autres canaux pour exprimer leur colère.
| Plateforme | Note moyenne | Nombre d’avis | Avis négatifs |
|---|---|---|---|
| Trustpilot | 3,5/5 | 233 000+ | 29% |
| Avis Vérifiés | 1,6/5 | 8 074 | 79% |
| ÀmonAvis | 3/5 | Variable | 50%+ |
Les délais de livraison : le talon d’Achille de la marque
Le site Sklum annonce fièrement des délais de livraison entre 5 et 10 jours ouvrables pour la majorité de ses produits. Dans la réalité, cette promesse vire souvent au mirage. Des dizaines de témoignages rapportent des attentes de 3 à 6 semaines, certains clients patientant jusqu’à 2 ou 3 mois avant de recevoir leur commande. Pire, le montant est débité immédiatement après l’achat, alors que les meubles restent coincés dans un entrepôt en Espagne sans explication claire.
Les causes de ces retards chroniques ? Une logistique défaillante, des expéditions depuis l’Espagne qui compliquent le suivi, des ruptures de stock non signalées au moment de l’achat, et des transporteurs peu fiables. Un client témoigne : « Commande passée le 12 décembre avec promesse de livraison avant le 31, finalement reçue le 9 janvier. Impossible de joindre le site, on ne dialogue qu’avec un robot. » Une autre personne raconte avoir attendu 6 mois un simple lot de chaises. Les colis arrivent souvent endommagés, mal emballés, parfois déposés en bas de l’immeuble sans préavis, laissant le client se débrouiller seul pour monter des meubles lourds.
Sklum justifie ces délais par des « contrôles qualité » ou des « problèmes chez les fournisseurs », mais aucune compensation n’est systématiquement proposée. Quand un geste commercial est accordé, il se limite souvent à 5 ou 10% de réduction sur la prochaine commande, ce qui a le don d’agacer les clients déjà échaudés qui ne comptent plus remettre les pieds sur le site.
Service client : entre robot virtuel et numéros injoignables
Joindre le service client de Sklum relève du parcours du combattant. Le numéro français existe bel et bien, c’est le 01 70 61 48 14, mais il n’est disponible que du lundi au jeudi de 9h à 18h, et le vendredi de 9h à 14h. Autant dire que si vous travaillez aux horaires classiques, vous devrez poser une pause ou appeler pendant votre déjeuner. Encore faut-il tomber sur un humain, car les clients rapportent massivement un système automatisé qui renvoie vers un chatbot répétitif, incapable de traiter les cas particuliers.
Les emails envoyés au service client restent souvent sans réponse pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Quand une réponse arrive, c’est généralement un message standardisé qui ne répond pas à la question posée. Une cliente raconte : « 11 échanges par mail pour une livraison incomplète, aucune personne joignable, aucune solution proposée. » Certains clients, excédés, ont dû faire appel à la DGCCRF ou consulter un avocat pour obtenir un remboursement ou un remplacement. Le service client semble avoir très peu de pouvoir sur la logistique, ce qui rend la résolution des problèmes quasi impossible.
Pour maximiser vos chances d’être entendu, voici quelques conseils pratiques : envoyez vos réclamations par email en joignant systématiquement des photos, conservez une copie de tous vos échanges, mentionnez votre numéro de commande dans chaque message, et n’hésitez pas à mentionner que vous saisirez les autorités compétentes si aucune solution n’est trouvée sous 15 jours. Certains clients ont obtenu gain de cause en passant par les réseaux sociaux, bien que Sklum désactive régulièrement les commentaires négatifs sur Instagram et Facebook.
Qualité des produits : un grand écart entre photos et réalité
Les photos du site Sklum donnent envie, c’est indéniable. Les meubles y apparaissent soignés, modernes, parfaitement éclairés dans des intérieurs de rêve. Mais qu’en est-il une fois le carton ouvert ? Là encore, les expériences divergent radicalement selon les matériaux et le prix. Les articles en bois massif ou en métal semblent donner globalement satisfaction, tandis que ceux en MDF, plastique ou simili-cuir déçoivent souvent. Les finitions laissent à désirer : peinture inachevée, colle apparente, charnières fragiles qui cassent au bout de quelques semaines.
Le montage des meubles vire parfois au casse-tête. Les notices sont mal traduites, avec des schémas incompréhensibles, et il manque régulièrement des vis ou des pièces essentielles. Un client témoigne : « J’ai commandé 6 tabourets, il manquait une assise complète. Impossible d’obtenir un remplacement car j’ai ouvert les cartons après le délai de 14 jours. » Un autre rapporte que son mobilier de jardin en bambou, censé être traité pour l’extérieur, a développé de la moisissure et des champignons au bout de trois semaines seulement, laissant des traces noires sur sa terrasse.
Voici une liste des catégories de produits à privilégier ou à éviter selon les retours clients :
- À privilégier : Petits meubles en bois massif ou métal (tables basses, chaises en chêne, étagères), accessoires de décoration, miroirs.
- À éviter : Mobilier extérieur en bambou ou bois composite, canapés en simili-cuir, grandes pièces nécessitant un montage complexe, articles en MDF premier prix.
- Attention : Les articles « sur mesure » ou personnalisés génèrent souvent plus de retards et de problèmes logistiques.
Rapport qualité-prix : des économies qui peuvent coûter cher
Sklum séduit par ses prix attractifs : des chaises dès 30 à 50 euros, des tables entre 200 et 300 euros, des canapés modulables autour de 400 à 600 euros. Face à la concurrence traditionnelle ou aux enseignes comme IKEA, l’économie semble réelle. Mais attention aux coûts cachés qui viennent grever le budget initial. Les frais de livraison varient entre 3 et 60 euros selon le poids et l’encombrement, ce qui peut doubler le prix d’un petit article. En cas de problème, vous devrez supporter les frais de retour à votre charge, parfois jusqu’à 50 euros pour un meuble volumineux.
Calculons concrètement ce qu’un achat raté peut coûter. Vous commandez une table à 150 euros, payez 40 euros de livraison. La table arrive cassée après un mois d’attente. Vous réclamez un retour, mais devez payer 50 euros pour renvoyer le colis. Sklum tarde à traiter votre dossier, vous relancez pendant des semaines, perdez des heures au téléphone et en emails. Au final, vous êtes remboursé de la table uniquement, mais pas des frais de port. Bilan : 90 euros perdus, un mois de retard, et un stress considérable. Sans compter le temps perdu, impossible à chiffrer.
Comment limiter les risques ? Privilégiez les petits articles pour tester la marque avant de vous lancer dans un achat conséquent. Vérifiez les stocks affichés sur le site avant de valider votre commande, même si cette information n’est pas toujours fiable. Prévoyez une marge de délai importante si vous avez une date butoir. Lisez attentivement les conditions de retour et de garantie. Payez par PayPal ou carte bancaire pour bénéficier d’une protection en cas de litige. Prenez systématiquement des photos du colis à la réception avant de l’ouvrir, et signalez tout problème dans les 48 heures.
Arnaque ou incompétence ? Ce que disent vraiment les forums
La question revient en boucle sur les forums : Sklum est-il une arnaque ? Réponse nuancée : non, ce n’est pas une fraude organisée, mais plutôt une entreprise qui peine chroniquement à tenir ses promesses. Sklum existe légalement depuis 2017, livre effectivement des produits, et finit généralement par rembourser les clients lésés. Mais après combien de temps, combien d’énergie, combien de relances ? Les discussions sur Reddit, dans les groupes Facebook comme « Sklum Complaints Group », ou sur les forums de Que Choisir regorgent de témoignages similaires : des clients qui attendent des mois, reçoivent des articles endommagés, et doivent batailler ferme pour obtenir un geste.
Un constat troublant : Sklum désactive systématiquement les commentaires négatifs sur ses réseaux sociaux, Instagram et Facebook en tête. Cette volonté de masquer les problèmes alimente la méfiance. Sur LinkedIn, un article détaillé intitulé « The Dark Side of E-Commerce » dénonce les pratiques de Sklum, accusant la marque de négliger les droits des consommateurs et de frôler la fraude. Plusieurs clients rapportent avoir reçu des produits complètement différents de leur commande : une lampe au lieu d’un banc, un pouf au lieu d’un buffet, sans explication cohérente.
La plupart des clients finissent par être livrés ou remboursés, c’est vrai. Mais après des semaines d’attente, des dizaines d’emails, des appels infructueux, une énergie considérable dépensée. Alors, Sklum : vraie bonne affaire ou fausse promesse ? Tout dépend si vous êtes prêt à jouer à la roulette russe avec votre argent et votre patience.